jeudi 16 avril 2015

Regain d'affrontement en Casamance, qui cherche qui?

Les combattants du MFDC dans leur Quartier général
Le 09 et le 12 avril passés, les combattants du Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance (MFDC) et des troupes de l'armée sénégalaise se sont affrontés violemment. Cette recrudescence qui vient perturber une année d'accalmie qui suscitait beaucoup d'espoir  pour une paix définitive.

Après l'accrochage avec une patrouille de l'armée dans le parc de la Basse-Casamance le mercredi 8 avril, les combattants du MFDC ont récidivé dans la nuit du samedi 11 au dimanche 12 avril en attaquant à 3 heure une position de l'armée à Emaye dans le département d'Oussoye. Affirmer que le Sénégal est en guerre serait trop dire. Mais il faut juste retenir qu'il a un foyer de tension qui boulonne tel le centre d'un volcan.

Débuté dans les années 1980, ce conflit reste l'épine dorsal des gouvernements successifs qui ont dirigé le Sénégal indépendant. De Diouf à Macky en passant par Wade, c'est crise qui persiste par sa ténacité à être résolue efficacement. Elle présente deux caractéristiques principales. Elle paraît sans voix et amblyope. 

Une crise sans voix
La multitude des acteurs qu'on assemble en tant forces de rébellion en Casamance crée une embrouillamini pour une discussion de paix fiable. 
Ces accrochages ne sont que l'arbre qui cache la forêt. Une forêt d'instabilité profonde qui sévit dans cette partie méridionale du pays de la teranga

En février 2015, le Président Macky Sall en tournée dans la Casamance a affirmé sa volonté de "consolider la réconciliation, la reconstruction, la paix et le développement durable de Casamance, à partir de l'exploitation optimale et équitable des atouts et potentialités de la région"

Il urge de remarquer ici la position où se trouve le mot "paix". Elle occupe le troisième rang. Et c'est l'erreur originel que commet les dirigeants sénégalais. Créer les conditions pour incuber le développement sans résoudre l'équation de paix serait vouloir faire de l'omelette sans le feu. Dans ce cas d'espèce, le feu n'est pas à allumer mais plutôt à éteindre parce qu'elle est toujours resté avec des braises non éteintes. On ne peut échanger la paix contre le développement d'où le caractère amblyope de cette situation. Amilcar Cabral a eu le mérite de trouver la place idoine de la paix en disant: "Les gens se battent pour des choses pratiques: pour la paix, pour de meilleures conditions de vie dans la paix et pour l'avenir de leurs enfants"

Les raisons de la reprise des hostilités
Pour cette paix, l'Etat a décidé de manier à la fois la carotte et le bâton. Le premier est servi à l'aide des projets de développement, de l'implication des religieux et d'autres actions pacifiques. Quant au bâton, sa maîtrise est délicate donc requiert la compétence des spécialistes. Pour arriver à cette fin, les stratèges de l'armée sénégalaise en général et ceux opérant au Sud en particulier se mettent à l'oeuvre. 
Les dés sont jetés. L'armée s'emploie à porter un sérieux coup à l'économie de guerre qui fait vivre les rebelles. Pour cela, elle tente de réduire au stricte minimum les activités de trafic de bois et de drogue, de contre-bande. Elle multiplie les patrouilles dans les zones contrôlées par les rebelles.

Il faut que ça cesse
Ce conflit trentenaire doit trouver de solution. Les mouvements séparatistes ne doit plus être encourager en Afrique. Le MFDC et ses différentes branches sont à considérer pour l'organisation des assises pour la Paix sur tout l'entendu du territoire Sénégalais.

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