Le colloque Religion et environnement, dans la série des
Plaidoyers pour le dialogue interreligieux Enracinement et ouverture, s’est
terminé le 7 décembre après deux jours d’intenses travaux. Avec plus de 300
participants, responsables et fidèles de 4 religions, du monde politique, de
l’économie, des médias, l’objectif principal du colloque était de promouvoir le
dialogue interreligieux comme cadre et moyen de valorisation d’une nouvelle
culture environnementale.
Organisé par la Fondation Konrad Adenauer en
coopération avec l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, l’Ambassade d’Israël
et ASECOD, le colloque a permis d’ébaucher des recommandations et des bonnes
pratiques tirées d’une fine analyse des liens entre religion et la création,
l’environnement, la maison commune.
La cérémonie d’ouverture a rassemblée les représentants
des ministères de L’environnement et du développement durable, Monsieur le représentant
du Ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, le Nonce
Apostolique, le Vice-Recteur de l’Université de Dakar, l’Ambassade d’Israël,
Sidy Dieng le Président de ASECOD, des députés, conseillers, représentants des
communautés, congrégations et confréries religieuses du Sénégal, de la société
civile et des médias. Le high light de la cérémonie était la présentation de la
pièce Religion et Environnement que la troupe TOTOK avait créée spécialement
pour l’évènement.
L’initiative
du colloque interreligieux reflète clairement une des priorités de la Fondation
Konrad Adenauer et du Gouvernement du Sénégal : le dialogue et la communication
entre les différentes religions et cultures. Nous l’avons intitulé « Plaidoyer
pour le dialogue interreligieux », et en effet, le colloque donne
annuellement l’opportunité aux responsables et adhérents des différentes
religions de communiquer et d’échanger afin de rendre encore plus solide la belle
cohabitation religieuse au Sénégal. L’objectif du colloque de cette année a été
clairement défini : trouver dans le dialogue interreligieux un moyen de
valorisation d’une nouvelle culture environnementale. Pour ce faire, Ibrahima
Fall de Green Sénégal a d’abord diagnostiqué les actions qui contribuent à la
destruction progressive de l’environnement. Ces actions ont des conséquences
néfastes non seulement sur la nature – bien visibles, mais par ricochet, aussi
sur la vie socioéconomique et culturelle, et particulièrement dans les pays en
voie de développement, en engendrant des conflits sociaux avec ses corollaires,
l’émigration et des extrémismes.
Ensuite, avec des représentants des
quatre religions : traditionnelle africaine, juive, chrétienne et
islamique, les participants sont allés à la découverte des discours religieux
de plusieurs religions afin de décortiquer la manière dont est perçue la question environnementale dans les textes
et dans les traditions sacrés. Quel est le rôle que les religions devraient et
peuvent jouer dans la sauvegarde et dans la transformation positive de
l’environnement ? Puis les participants se sont penché
sur les approches de différents acteurs de la société pour un véritable
changement de comportement vis-à-vis de la nature. Comment le souci du vivre
ensemble dans un environnement sain peut être vecteur des relations de bon
voisinage ? Ces questions ont été soulevés par conférenciers du deuxième
panel. Dans les ateliers
de bonnes pratiques, il s’est agi, le lendemain, de trouver ensemble – dans un
dialogue de toutes les religions, convictions et idéologies – des voies et
moyens d’action et de mobilisation pour contribuer à sauvegarder notre maison
commune.
Le respect de l’environnement peut contribuer au respect de l’autre,
et face aux problèmes de chômage, d’extrémismes, d’émigration clandestine, les
activités de protection et de transformation positive de l’environnement et
particulièrement l’économie verte peuvent être un levier du développement
durable et de promotion de la paix sociale.
Au
sortir du colloque, dans la lecture de la synthèse, les participants ont proposé
des solutions concrètes et des bonnes pratiques, à travers le dialogue
interreligieux, pour promouvoir une synergie entre les religions et un
dynamisme pour la sauvegarde et la transformation positive de l’environnement.
Le
colloque a été enrichi par nombreuses prestations artistiques : slam et
autres prestations musicales d’artistes engagés dans l’environnement, récital
de poème, exposition de plusieurs artistes spécialement de Henry Sagna qui fait
des merveilles sur la base de déchets transformés et les élèves de l’Ecole des
Arts qui ont présenté une merveilleuse miniature d’étang avec nénuphars et
grenouilles – en argile. La présentation de l’hymne au Baobab, écrit par
Raphael Ndiaye, par la chorale Mukassa des Martyrs de l’Ouganda a certainement
été un des sommets du colloque, suivi de la prière interreligieuse animée par
des jeunes et des religieux de toutes les religions. Une prière pour
l’environnement, pour la cohabitation constructive et féconde, pour la paix.