jeudi 31 mars 2016

Mère Sans Enfant

J'ai un os dans la gorge. Je ne sens plus mon cou. Ma bouche reste fermée. Mes joues s'enflent d'air. La salive rempli cet espace buccal qui me tient en haleine. 

Mon cœur bat la chamade. Je peux bégayer. Oui! Mais ma langue refuse de se délier. S'en est trop. Je vais exploser. Je dandine. Je tremble. 

Le poids de mon corps exerce un poids interminable sur cette petite portion de terre sous forme circulaire où je me tiens verticalement depuis quelques années. Je suis débout face à elle. Je vais finir par tousser. Maintenant, je ressens la forcer de cracher. Je vais cracher à côté de mes orteils vernis par le soleil. Je n'ai plus de demi-tour à faire. Je vais crier. Elle dandine en moi comme un enfant qui s’efforce de sortir du placenta. Je projette cette parole. La vérité. Ma belle, je te dis la vérité. Je suis père.

Plus rien ne pourra plus m'empêche d'être sincère avec toi. Je suis père. Tu ne pourras être la première de mes enfants. J'en ai déjà deux. Rassure-toi, Ahouéfa. Ce ne sont pas des jumelles. Sêyidè et Sêwèdo sont mes deux filles. Tu les vois souvent sur mon portable sans savoir précisément qui elles sont. Je les ai eu très jeune au collège. Elles sont les gardiennes de mon cœur et toi tu y règnes.

Désormais, tu dois savoir que tu es mère sans avoir tombée enceinte, que tu es femme sans avoir perdu ton hymen. Je devrais t'en parler. Ne dis rien. Respire. Nous vivons.

mercredi 23 mars 2016

La fin de la presse ou son adaptation face à la concurrence

Référendum-Sénégal: UNE VICTOIRE MAJEURE

Le chien aboie, la caravane passe. Macky Sall et ses alliés ont désormais le droit d'avoir la tête tranquille. Oui. Et Oui! C'est la grande tendance des résultats sortit des urnes suite au référendum du 20 mars. 

Il aura échappé belle. Tous les moyens sont bons pour avoir la victoire. Et, comme c'est la fin qui justifie les moyens. Le président Macky Sall a de bons jours devant lui. Pour être précis de bonnes années devant lui. N'en déplaise à qui veut. Il est réconforté par l'expression de 62,34% du suffrage électoral Sénégal. Les quinze reformes constitutionnelles verront le jour avec plus d'assurance grâce à l'expertise gynéco-obstétricale du législateur Sénégal. 


Abstention. Et après?
Ce qui devrait inquiéter plus d'un des observateurs politique du Sénégal, ne vaudra pas un clou aux yeux de la classe des "marrons" (couleur du parti au pouvoir), l'Alliance Pour la République (Apr). Nombre d'entres-eux ont sagement enfilé des costumes de cette couleur le lendemain des votes. Mais dans ce contexte pré-législatif, cette réalité politique devrait tout de même inquiéter le chef de l'Etat. Le fort taux d'abstention, additionné avec le Non démontre un paysage potentiellement à risque. 

lundi 21 mars 2016

Sénégal-Référendum: LEURRE DE LA VERITE

Trois lettres ont critalisé les champs politique, social, économique et religieux sénégalais. Le O.U.I. et son alter-ego, le N.O.N. 
Le Sénégal a vibré depuis un moment au rythme d'une campagne électorale inédite mais bien connu du peuple de la Teranga.


Le rétropédalage
La politique a ses règles. Il est inconcevable de regretter le mensonge en politique. Dans cet art d'amadouer le corps électoral de son pays pendant les campagnes électorales. Rien de surprenant si Macky Sall s'est dédit.

mercredi 16 mars 2016

Droit des enfants et pratiques journalistiques: Des faux amis

Les journalistes sont souvent doigtés comme les maillons forts dans la défense des droits de l'homme. Mieux, ils réclament toujours le respect de leur "droit". Alors que dans l'exercice de leur fonction, ils bafouent ceux des enfants. Chose impensable. C'est ce qu'est venu démontré Claire Brisset, le 29 février dernier au Centre d'Etudes des Sciences et techniques de l'Information.

C'est grâce à une initiative de la cellule d'appui à la protection de l'enfant (CAP), que les étudiants en journalisme du Cesti ont été entretenu sur des questions relatives aux droits des enfants notamment sur le traitement médiatiques des informations concernant les enfants. Il s'agit d'une conférence  animée par une ancienne journaliste et ancienne défenseure des enfants  de France Claire BRISSET. Le thème est "Ethique journalistique et droits de l’enfant". 


« Les enfants n’ont pas le droit d’être agressés par des contenus médiatiques. » En tant que défenseur des droits des enfants, Claire BRISSET a tenu à le rappeler aux étudiants en journalisme. Ce qui doit être fait, c’est la préservation de leur intimité, la reconnaissance de leur droit à accéder à l’information,  à ne pas être exposés à des images de violence excessive ou à des scènes sexuellement explicites a-t-elle ajouté.
A partir d’images projetées à l’écran, elle a présenté des enfants  en situation difficile à travers le monde et dont les droits ne sont pas respectés. Et pourtant beaucoup  d’Etats ont  ratifié des traités portant sur la prise en compte des droits des enfants a-t-elle souligné avec amertume. Venu animé cette conférence à côté de claire BRISSET, M. BA de la cellule d’appui à la protection de l’enfant a jugé cette occasion opportune pour éclairer davantage la lanterne des acteurs de la presse sur cette problématique. « Les droits de l’enfant sont ignorés par les principaux acteurs des médias. » a-t-il affirmé. Ainsi, souhaite-t-il qu’un module de formation soit consacré à ce sujet dans les écoles de journalisme.


Les contributions de Moussa DIOP, responsable chargé de communication à UNICEF et de Mame Less Camara, journaliste-formateur ont également enrichi  cette séance  d’échange.

lundi 7 mars 2016

... ET DEMAIN LE BENIN

Aujourd'hui comme hier, il se débat. Son destin semble incertain, et précaire son avenir. Faux! Entre vacarme silencieux et silence assourdissant de la classe politique classique et celle née prématurément, le choix du bon grain se fera aisément pour les esprits bien avertit. Et, comme un peuple avertit en vaut plusieurs, circonspection et objectivité doivent rimer devant l'isoloir.

Le doute élira domicile dans l'après, ce seul refuge où désespérance habituelle et tourmente de l'effort vain s'accouplent pour donner naissance aux jumeaux « rien a changer» et « le temps passe vite». Ah!
A eux... les marchands de rêves, solutionneurs de l'inconnu et ignorants du connu « Celui qui peut vaincre les autres est fort, celui qui s'est vaincu est puissant» dixit #Lao-Tseu. Le #Benin sera vainqueur et puissant par Celui qui le fortifie. #Christ

vendredi 4 mars 2016

Abraham Attah, un prodige du cinéma ghanéen

L’acteur ghanéen de 15 ans, Abraham Attah, a été désigné, le 28 février, lors de l’édition 2016 de la cérémonie annuelle des Independent Spirit Awards, meilleur acteur dans un premier rôle pour sa prestation dans Beast No Nation.
Il y a campé, avec beaucoup de talent, le rôle d’Agu un enfant soldat, aux côtés de la star Idriss Elba. Cela est encore plus impressionnant, lorsqu’on considère que c’est le tout premier rôle de l’adolescent ghanéen. Ce dernier a reçu une standing ovation de la part de toutes les personnes présentes à la cérémonie. Il faut dire que personne n’avait espéré qu’il décroche cette distinction. Idriss Elba l’avait même emmené sur le podium, lors de la réception de son prix du meilleur second rôle, comme pour le récompenser au cas où le jeune homme ne remporterait pas de récompenses.

mercredi 2 mars 2016

L'ENTREPRENEURIAT SOCIAL EST LA SOLUTION

Photo de Miguel Royal
MARC-ANDRE LEDOUX, Multi-Entrepreneur social
Né pour entreprendre, M. Ledoux est un québécois installé au Sénégal depuis 2006. C’est un chef d’entreprise hors du commun. Il dirige trois entreprises « sociales ». De l’édition en passant par l’écologie pour l’investissement, il tente de démontrer la viabilité de ce type d’entreprise. Il nous reçoit dans les locaux de Jokkalabs dans le quartier Sacre cœur 3 de Dakar. Il nous livre sa  conception de l’entrepreneuriat social à travers cette interview.

Marc-André Ledoux, Expliquez-nous ce qu’on entend par entrepreneuriat social ?
Moi, j’ai une conception de l’entreprise sociale qui pourrait ne pas être ce qui se dit habituellement ou ce que vous connaissez. Avec le Consortium Africain pour l’Entrepreneuriat Social, j’ai rédigé la charte africaine pour l’entrepreneuriat social. C’est un document qui expose ma vision sur le sujet. En effet, l’entreprise sociale vise également le profit. « Social » ne veut pas toujours dit « gratuité » comme les gens le pensent. Ce n’est pas une entreprise humanitaire (Ong, etc.). Elle doit chercher la rentabilité tout en ayant d’impact social. C’est une logique dialectique. L’entreprise sociale est à but lucratif. En claire, l’entrepreneuriat social se base la gestion participative et l’équité pour un développement authentique. C’est une réponse endogène à la situation d’un milieu précis. C’est une alternative pour le développement économique et social.

Comment est-ce que vous divulguez cette conception de l’entreprise sociale ?
Le tout ne suffit pas de théoriser mais il faut aussi se mettre à la pratique. Donner l’exemple. C’est pourquoi, j’ai crée pour le moment trois entreprises qui roulent avec les règles de l’entreprise sociale telle que je l’ai énoncé. D’abord, il y a les Nouvelles Editions Numériques Africaines (NENA) pour diffuser des contenus écrits purement africains grâce à la Librairie numérique Africaine que nous avons mise en place. Ensuite, j’interviens dans l’énergie domestique avec le développement des équipements pouvant utilisés des combustibles écologiques (fours, réchauds, …). En plus, j’ai installé une société d’investissement pour insuffler un nouveau développement économique sur le continent à travers la multiplication des entreprises sociales. Il s’agit des Entreprises Sociales d’Afrique (ESA).
Mais aussi, j’anime des conférences. Par exemple, en juin 2015, la Fondation Rosa Luxembourg a consacré une séance de ses rencontres « Les samedis de l’économie ». Là, j’ai analysé avec rigueur les discours sur l’entrepreneuriat social. En plus, je présente aussi par moment des communications à l’Ecole Sup’Deco. Cela permet aux étudiants de mieux cerner l’importance de repenser la création d’entreprise.

Comment financez-vous toutes ces entreprises ?
Au fait, ce sont des entreprises qui se reposent sur une forme de financement qui n’est pas classique. On parle de financement social. C’est du méso-financement. L’entrepreneur social ne tend pas la main aux banques mais il développe une relation de confiance entre ses collaborateurs qui tous participent au financement de l’entreprise. C’est un financement collectif. Il peut y avoir des mécènes extérieurs mais on s’assure que les dividendes seront partagés que cela soit les bénéfices ou la perte. Les charges sont partagés quelque soit le cas. C’est une image de la finance islamique.

Connaissez-vous d’exemple d’entreprise sociale au Sénégal qui est réussie ?
Oui, je connais une entreprise sociale qui se démarque. C’est une initiative locale. Le Centre de traitement de déchets plastiques Proplast. Une entreprise écologique gérée par des femmes de Thiès. Depuis sa mise sur pied en 1998, elle fait un travail véritablement social par le ramassage et le recyclage de centaines de tonnes de déchets plastique.

Quel est le profil type d’un entrepreneur social ?
L’entreprise sociale est un moyen pour résoudre les problèmes sociaux et environnementaux d’un milieu et même d’un pays voire un continent. L’entrepreneur social doit être animé de la volonté de servir sa communauté. Il doit faire preuve d’une grande curiosité intellectuelle, de tolérance, d’ouverture d’esprit, de frugalité, et de qualités éthiques. C’est une personne qui porte une vision. Il doit être un stratège et développer l’art de la pensée dialectique. C’est une personne frugale.
D’ailleurs, l’entrepreneur social peut entreprendre dans n’importe quel domaine. Il suffit qu’il décèle une opportunité rentable dans sa communauté. Que cela soit dans l’éducation, les droits de l’homme, le développement économique, etc. 
Donc une formation en création d’entreprise ne lui est pas nécessaire ?
Exactement. Peut-importe sa formation, il peut engendrer une entreprise sociale.

Avec vos expériences, quelles sont les difficultés que vous avez rencontrées en tant qu’entrepreneurs social ?
Tout d’abord, il faut comprendre que l’entrepreneuriat social est une passion pour moi. Donc je vois cette initiative grande. Ce qui m’amène à l’aborder avec beaucoup de circonspection et de tact. Ceci dit, je ne parle pas de difficultés mais plutôt de défis. Le principal défi est l’investissement. Les gens ne sont pas encore habitués à ce genre d’entreprise, ce qui fait qu’ils sont réticents. Il se pose alors la question de partenariat. Ensuite, il faut trouver des personnes qui comprennent la méthodologie et le fonctionnement d’une telle entreprise pour pouvoir collaborer. Ce qui n’est pas toujours évident. En quelques sortes, tels sont les défis que j’essaie de relever.

L’Etat peut-il venir en aide à une entreprise sociale ?
Ce n’est pas envisageable. L’entreprise sociale est autonome et indépendante des aides de l’Etat. Elle n’en a pas besoin. Du moins, je n’ai pas en vu de cas où l’Etat a contribué dans le montage d’une entreprise sociale. Comme je le dit souvent, les pouvoirs publics ont montré leur limite dans nos pays. De façon globale, c’est tout le système capitaliste qui s’essouffle. Ce système n’a pas d’avenir. On ne peut plus rien attendre d’eux. C’est pourquoi, l’entrepreneur social mise uniquement sur la  gestion participative. Cela implique une retro-ouverture de l’entreprise pour se financer.